Suite a la prise d'ordonnance du roi Yayi les deputes decident de limiter ces pouvoirs. Pleiniere convoque par Mathurin Nago ce jour

Publié le par Richard Boni

LA UNE DU JOUR 5 janvier 2010
Convocation d’une plénière pour limiter les pouvoirs exceptionnels de Yayi Boni :Mathurin Nago cède à la pression de ses collègues [...]

Le président de l’Assemblée nationale a enfin convoqué en plénière ses collègues pour ce mardi 05 janvier 2010 afin de voter le délai au terme duquel le chef de l’Etat ne peut plus recourir aux mesures exceptionnelles. C’est suite aux pressions qui fusaient de tous les côtés que le professeur Mathurin Coffi Nago a lancé espressément les invitations hier vers 17 heures. Mais, il n’est pas encore à l’abri d’autres difficultés.


Les députés sont en plénière ce jour mardi 05 janvier 2010 pour fixer le délai au-delà duquel le président Yayi Boni ne peut plus recourir aux mesures exceptionnelles. C’est cinq jours après la prise, par le chef de l’Etat, des ordonnances pour faire exécuter le budget général de l’Etat gestion 2010 que le Parlement a enfin décidé de prendre ses responsabilités constitutionnelles. Mais, pour en arriver là, il a fallu des pressions sur le président de l’Assemblée nationale avant qu’il ne convoque ses collègues pour ce jour. Dans la mouvance comme dans l’opposition non déclarée, on se demande les raisons qui peuvent motiver un tel retard. Parce qu’au terme des dispositions de l’article 69 de la constitution du 11 décembre 1990, le Parlement se réunit de plein droit dès que le chef de l’Etat a recours aux mesures exceptionnelles. Et c’est toujours au lendemain de la décision du président de la République de recourir à ce pouvoir exceptionnel que le Parlement se réunit. Mais, sous le fallacieux prétexte de la longue période des fêtes de fin de l’année 2009 et prétextant du fait que la loi soit très imprécise sur le délai imparti à l’Assemblée nationale pour s’exécuter, le professeur Mathurin Coffi Nago semble avoir, à tort ou à raison, fermé les yeux sur cette obligation constitutionnelle et devra, selon certains, députés, en répondre. Car, ce long silence pourrait apporter de l’eau au moulin du gouvernement déjà en proie à de sérieuses difficultés, qui pourrait alors profiter du vide créé pour enrôler tous les dossiers sensibles qui pourraient lui être refusés par l’Assemblée nationale. Car à l’Assemblée nationale, les marges de manœuvres sont très réduites pour le gouvernement en cette période où certains députés Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) prêtent déjà main forte à l’opposition informelle. Car le vote qui rejette la loi des finances exercice 2010, est la preuve que la majorité a visiblement changé de camp et les communications en cours contre les députés Fcbe mécontents pourraient vite alourdir l’ambiance déjà très délétère dans cette mouvance présidentielle en panne. D’ailleurs, c’est vers 17 heures que, tous travaux cessants, les fonctionnaires du Secrétariat général administratif de l’Assemblée nationale ont commencé par rédiger le communiqué qui devrait être diffusé sur la chaîne nationale hier soir pour inviter les députés à la plénière de ce jour. Et Dieu sait que ce n’est qu’après cela que ces mêmes invitations seront distribuées dans les casiers des 83 députés. Pour une rencontre qui a lieu dans cette journée. La situation risque de poser certains problèmes. Il y a d’abord le fait que plusieurs députés en campagne dans leurs différentes localités sont encore en fête avec les leurs. Certains d’entre eux résident à plus de 700 kilomètres ou plus de Porto-Novo. Les autres sont plutôt coupés du monde pour des raisons de communication. La plupart ne sauront rien de ce qui se passe aujourd’hui au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo ou feront semblant de ne pas être informés. A toutes ces difficultés s’ajoute les limites fixées par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. A cet effet, il faut au moins quarante huit heures après la lettre de convocation pour la tenue effective d’une plénière. Voilà que c’est seulement hier soir que les communiqués sont partis. C’est presque tous les députés qui s’organiseront pour être en possession de leur invitation ce jour. Comme cela a toujours été le cas en dépit d’itératives protestations. Un ensemble de situations qui n’arrangent pas du tout le président de l’Assemblée nationale qui aurait négligé ce volet des prises de position en s’abstenant de convoquer à temps ses collègues pour évacuer le dossier. C’est, qu’on le veuille ou non, une nouvelle occasion rêvée pour les forces politiques de l’Alliance ‘’Union fait la Nation’’ et leurs nouveaux alliés mécontents de la mouvance pour s’extérioriser.

Nago tombe dans le piège de ses adversaires

Selon des sources parlementaires, les ténors de l’Alliance ‘’Union fait la Nation’’ auraient acclamé quand ils ont eu vent que le président Mathurin Nago s’apprêtait à inviter à une plénière ce mardi pour fixer ce délai pour lequel il a accusé cinq jours de retard. Tout en fustigeant ce retard très criard avec les conséquences qui pourraient en découler, on apprend que des tractations sont en cours dans tous les sens pour éviter que le quorum soi atteint ce jour. Pour proroger le vide juridique. Surtout que le président de l’Assemblée nationale, a levé la séance dans la nuit du jeudi 31 décembre 2009 au vendredi 1er janvier 2010 quand le budget de l’Etat de l’année en cours a été rejeté. Pour ce jour, il lui faut forcément la majorité relative des députés avant d’ouvrir la séance. Et une heure après quand le verrou sera levé, il faut s’attendre au procès du président de l’Assemblée nationale avant la mise au vote du document préparé hier quelque part dans un bureau de la Direction des services législatifs du Parlement. Et si certains députés avaient la confirmation qu’il y a un seul dossier qui a filtré frauduleusement du côté du gouvernement en ces cinq jours de vide sciemment orchestré par l’Assemblée nationale, c’est dit-on, une résolution qui suivra. Pour rendre responsable le professeur Mathurin Coffi Nago qui n’a pas fait diligence pour convoquer cette plénière attendue depuis le vendredi dernier comme c’est toujours le cas.

Jean-Christophe Houngbo (Br.Ouémé-Plateau)

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